Le site de Meyreuil/Gardanne
Un territoire historique d’énergies
Le territoire de Gardanne-Meyreuil est dominé par son passé minier et industriel, en faisant depuis le XIXème siècle, un bassin de production d’énergie.
Au cœur de ce territoire, la Centrale thermique de Provence est un emblème industriel, cœur battant du bassin houiller, dont la cheminée, frôlant les 300 mètres, est considérée comme le « troisième plus haut bâtiment de France ».
La décision du gouvernement de mettre fin à la production d’électricité à partir de charbon et donc d’arrêter définitivement la tranche 5 charbon au plus tard en 2022, a incité la Centrale de Provence à accélérer sa reconversion industrielle vers des énergies vertes. GazelEnergie, propriétaire et exploitant du site, est en recherche de projets de réindustrialisation pourvoyeurs d’emplois et étudie notamment des synergies industrielles sur la tranche biomasse (chaleur, bois).
La signature d’un Pacte de territoire
Pour accompagner la reconversion de la Centrale thermique de Provence, un Pacte pour la transition écologique et industrielle du territoire de Gardanne-Meyreuil a été conclu en décembre 2020, après près de deux ans de discussions et de réflexion entre l’Etat et les parties prenantes.
Il met en exergue l’importance de maintenir des activités industrielles productrices d’énergies et a comme principales ambitions de compenser les conséquences de la fermeture de la tranche charbon sur l’activité locale, par la création de nouvelles opportunités économiques, permettant aux acteurs directement concernés de se reconvertir. Le Pacte de territoire met l’accent sur quatre grandes thématiques :
- Le bois, dans l’objectif de la création d’un pôle excellence bois régional
- L’économie circulaire
- Les énergies de demain
- La mobilité décarbonée
Le développement de nouveaux projets industriels en synergie avec la Centrale biomasse de Provence est privilégié.
Le Fonds Charbon est le mécanisme financier qui permet d’accompagner de manière spécifique les territoires concernés par la fin des centrales thermique produisant de l’électricité à partir de charbon.
Ce fonds, mobilisé aux côtés des crédits ministériels, de la DSIL (dotation de soutien à l’investissement local), de l’ADEME et de la Banque des Territoires, doit permettre au territoire de Gardanne-Meyreuil d’amorcer sa mutation vers des projets soutenant la transition écologique.
Le projet Hynovera a été retenu parce qu’il répond à l’ensemble des thématiques définies par le Pacte de territoire (détails ci-après).
La zone d’implantation envisagée
Hynovera s’implanterait sur une partie du site de la Centrale de Provence en reconversion, et pourrait disposer de 6 hectares pour la production et le stockage (soit un peu moins de 10 % de la surface totale du site de la Centrale thermique de Provence).
HY2GEN fait le choix d’implanter ses unités de production en prenant en compte le respect de l’environnement, les enjeux de décentralisation et de territorialisation, ainsi que la lutte contre l’étalement urbain et l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN). A Meyreuil, la réutilisation du foncier en reconversion industrielle correspondrait parfaitement à ces objectifs.
Toutes les commodités nécessaires à une utilisation industrielle sont déjà présentes : approvisionnement eau/électricité, évacuation des eaux usées…
L’un des principaux atouts de ce foncier en reconversion est la facilité d’insertion physique et technique. En effet, le site permet déjà un accès direct à l’ensemble des dessertes logistiques, route et voie ferrée.
Cela assurerait un confort pour les futurs personnels et visiteurs d’Hynovera, ainsi qu’une logistique rapide, efficace et maîtrisable pour l’approvisionnement (eau et biomasse forestière) et le transport des carburants et coproduits :
- Proximité des métropoles Aix-Marseille et Toulon
- Liaison directe par fret ferroviaire jusqu’à Fos/Mer
- Liaison par autoroutes vers les ports méditerranéens et le pourtour de l’Etang de Berre.
La réindustrialisation du territoire via la production d’énergies de demain
L’implantation d’Hynovera au sein de la Centrale thermique de Provence conforterait sa position d’acteur de la transition énergétique, tout en témoignant de la continuité des activités énergétiques locales.
Au-delà du territoire, la réindustrialisation de la France est un axe majeur des stratégies gouvernementales depuis près de dix ans. Dès 2013, à travers sa feuille de route sur l’industrie du futur, l’Etat s’est lancé dans un programme de réindustrialisation, comprenant notamment un axe « Transport de demain », destiné à proposer des produits et services plus écologiques et compétitifs. Néanmoins, lors de la pandémie mondiale de 2020, le déficit industriel s’est fait sentir.
Le Plan France 2030 lancé fin 2021, vient répondre aux grands défis actuels, en particulier la transition écologique, à travers un plan d’investissement massif pour faire émerger les champions technologiques de demain et accompagner les transitions de la France dans certains de ses secteurs d’excellence : énergie, automobile, aéronautique ou encore espace.
La priorité à la mobilité décarbonée
L’ensemble des productions d’Hynovera seraient destinées à des opérateurs aéronautiques et maritimes locaux, tels que les Aéroports Marseille Provence, Nice-Côte d’Azur, Toulon-Hyères, etc., et Ports Rade de Toulon et/ou Grand Port Maritime de Marseille (GPMM).
Les secteurs de la mobilité lourde et longue distance, terrestre, maritime, aérienne sont en demande de solutions. En effet, ils pourront difficilement se décarboner par l’électrification ou l’hydrogène d’ici 10 à 20 ans, car cela nécessite d’adapter leurs motorisations et les infrastructures de recharge.
L’objectif d’Hynovera n’est donc pas de concurrencer l’électricité ou les carburants 100 % hydrogène, mais de proposer une solution bas carbone durable pour les secteurs qui ne pourront pas – transitoirement ou sur le long terme – adopter d’autres stratégies de décarbonation.
La valorisation des filières EnR locales : bois, eau, électricité
Pour la fabrication de ses carburants, Hynovera utiliserait exclusivement des matières premières renouvelables : du bois, de l’hydrogène, de l’eau du Canal de Provence et de l’électricité renouvelable.
La présence dans la région d’un nouvel acteur industriel aurait un impact majeur sur l’activité de ces filières et ainsi sur le développement économique local.
L’utilisation des coproduits via l’économie circulaire
Selon la définition du ministère de la Transition écologique, « l’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique circulaire ».
L’électrolyse de l’eau et les procédés de synthèse des carburants d’Hynovera génèreront de l’oxygène et du naphta paraffinique, des coproduits qui ne sont pas utiles pour la production des carburants renouvelables, mais qui pourraient être valorisés localement.
Ils sont très largement utilisés dans l’industrie pétrochimique, dans le bassin industriel de Fos-sur-Mer et autour de l’étang de Berre. L’oxygène pourrait être utilisé notamment dans le but de limiter les émissions de GES du secteur cimentier, par exemple.
Des débouchés commerciaux locaux
Si le recours à des carburants moins émetteurs de gaz à effet de serre est un fil rouge des politiques environnementales mondiales, européennes et françaises depuis de nombreuses années, deux secteurs fortement émetteurs n’ont à ce jour pas suffisamment d’options satisfaisantes : l’aéronautique et le maritime. C’est donc sur ces domaines que se concentre l’offre Hynovera, en réponse aux demandes de l’Etat pour le secteur aéronautique et par anticipation, pour appuyer les opérateurs maritimes de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en recherche de solutions décarbonées.
- Secteur aéronautique : Le kérosène Hynovera viendrait répondre en priorité aux besoins du secteur aéronautique, qui dispose pour sa décarbonation de très peu d’alternatives au kérosène (en particulier sur les appareils long-courriers) et en attendant le développement de solutions techniques alternatives telles que l’usage direct de l’hydrogène, par exemple. A la suite des Accords de Paris, la France a défini ses objectifs : 2 % en 2025 puis 5 % en 2030 et 50 % pour la France/63 % pour l’Europe en 2050. La production de carburant aviation renouvelable a l’avantage d’être une technologie maîtrisée et de ne nécessiter aucun investissement sur la chaîne logistique et dans les avions. Les Plans hydrogène annoncés par le gouvernement français créent également des conditions favorables à ce marché.
- Transport maritime : selon l’Académie de Marine en début d’année 2021, les carburants issus d’énergies renouvelables vont être indispensables pour orchestrer la transition écologique : les nouvelles technologies, telles que la propulsion au GNL (gaz naturel liquéfié), ne vont concerner qu’une partie des nouveaux navires. Le renouvellement de la flotte mondiale prendra environ vingt ans, pendant lesquels seul l’usage de combustibles renouvelables permettra d’améliorer les performances environnementales des navires les plus anciens.
Dès 2027, le diesel Hynovera produit à destination des opérateurs maritimes, offrirait la possibilité d’entamer la transition écologique sans nécessiter d’investissement.
A partir de 2030, le méthanol Hynovera permettrait d’aller plus loin dans la décarbonation (NB : le recours au méthanol imposera des modifications techniques sur les moteurs des navires). Ce serait une solution pour remplacer le fioul utilisé pour les ferries ou les bateaux de croisière.
Les carburants renouvelables Hynovera permettraient de plus de réduire la dépendance énergétique pétrolière, axe majeur des politiques européennes.
La demande est telle qu’à ce jour, 100 % de la production prévue sur le site Hynovera fait déjà l’objet d’accords de commercialisation (via des lettres d’intention ou des accords de partenariat) signés par des opérateurs aéronautiques et maritimes locaux.
Les soutiens publics au projet
Hynovera a été retenu par le Pacte de Territoire et est soutenu par l’Etat, via le Fonds Charbon et l’ADEME, qui lui ont accordé des subventions pour les études de faisabilité.
La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est également sponsor du projet via une subvention et plusieurs lettres de soutien. RisingSUD, l’agence de développement économique de la région, a reconnu Hynovera comme Opération d’Intérêt Régional (OIR).
Via le Pacte de Territoire, plusieurs élus du territoire ont aussi fait part publiquement de leur approbation concernant l’installation d’Hynovera sur le site de la Centrale thermique de Provence.